Le constructeur automobile japonais Toyota sort l’artillerie lourde pour démontrer aux partisans de l’approche «tout-électrique ou rien» qu’ils ont tort.
Avec des faits et des données à l’appui, le scientifique en chef de Toyota, Gill Pratt, soutient que la meilleure approche pour un avenir durable demeure celle à plusieurs volets, mélangeant les véhicules électriques avec des hybrides et d’autres technologies vertes. Et non un engagement total envers les voitures électriques à batteries.
«Le temps montrera que notre point de vue est en fait le bon. D’une manière ou d’une autre, il y aura une diversité de groupes motopropulseurs utilisés à travers le monde», a fait valoir Gill Pratt lors d’une sortie récente de Totoya à Tokyo, au Japon.
Selon le site Automotive News, la sortie de Toyota a été faite au cours des dernières semaines au Forum économique mondial de Davos (WEF) et plus récemment à Tokyo, dans le but de donner un certain contexte à la stratégie à long terme du constructeur.
Dès 2035, les constructeurs ne pourront plus vendre des voitures neuves avec des moteurs à essence, et de dans de nombreux pays de la planète dont au Canada et au Québec.
Cette déclaration intervient alors que plusieurs marques de voitures se sont engagées à devenir entièrement électriques comme Honda, Acura, Cadillac, Jaguar, Mercedes-Benz, Audi, etc.
De son côté, Toyota souhaite vendre environ 5,5 millions de voitures à moteur à combustion interne et hybrides rechargeables par an à partir de 2030, ainsi que 3,5 millions de véhicules électriques, dont 1 million de voitures de marque Lexus.
Pénurie de lithium en vue
Toyota ne se dit pas anti-voitures électriques, mais le constructeur croit plutôt en une approche diversifiée et prédit une pénurie mondiale de lithium, qui est le matériau le plus important utilisé dans les batteries lithium-ion d’aujourd’hui que l’on trouve dans les voitures électriques, les hybrides et les hybrides rechargeables.
Selon le scientifique de Toyota, pour réduire autant que possible les émissions de carbone, il est plus logique de répartir l’approvisionnement limité en lithium entre autant de voitures que possible, en électrifiant autant de voitures que possible.
Chemin faisant, si la petite quantité de lithium était répartie entre des batteries plus petites de 1,1 kWh, il serait possible de fabriquer 90 voitures hybrides, ce qui laisserait encore 10 voitures à combustion traditionnelles, mais les émissions moyennes de la flotte de voitures en circulation tomberaient à un niveau beaucoup plus bas.
Pratt a également critiqué les ambitions des constructeurs automobiles rivaux, les qualifiant de «conversations heureuses» et affirmant que leurs déclarations prospectives comportent généralement un astérisque indiquant «si les conditions le permettent».
«Ce qui doit changer, c’est que nous devons mûrir un peu et que nous devons arrêter de faire des vœux pieux. Une vraie discussion est que ce sont les contraintes dans le développement des ressources dans le monde, à la fois les ressources matérielles et les infrastructures de charge et les énergies renouvelables… Si c’est vrai, comment pouvons-nous réduire la quantité totale de dioxyde de carbone qui va s’accumuler ? C’est une discussion mature, pas une sorte de discussion de rêve», a-t-il dit.
Sources : Toyota, Automative News, Inside Evs, Financial Times
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